Nous voulons ici vous en témoigner.
Après 12 h de vol d’Amsterdam à Lima...
dès le réveil, départ en bus vers le sud en longeant la côte pacifique. Que l’on soit à Beyrouth, à Athènes, à Lima, le paysage des périphéries de ville est partout le même : des kilomètres de locaux commerciaux qui ne connaissent que les lignes droites efficaces, les arêtes agressives, les angles droits sans concession, des couleurs fluo et des panneaux publicitaires... c’est la mondialisation d’une laideur éprouvante et désolante qui n’exprime que le souci de la rentabilité.
Pourquoi faire 12 heures d’avion pour voir ça ? Il n’y a qu’à aller à Marmande...
Le sud du Pérou le long du pacifique est un désert immense, comme l’altiplano alors que 60% du Pérou est occupé par la forêt amazonienne que nous n’avons pas vue.
Au bout de 6 heures de route, au bord de l’océan, visite d’un parc naturel constitué par plusieurs îles couvertes d’oiseaux, de pingouins, de phoques.
Puis de nouveau le bus (5 heures) jusqu’à Nazca, site de civilisation précolombienne, survol des « lignes », dessins symboliques immenses sur le sol désertique et nécropoles de momies vestiges de civilisations précolombiennes. En cours de route nous découvrons dans ces paysages immenses des troupeaux de lamas, d’alpacas et de vigognes à l’état sauvage.
Après 11 heures de bus, Arequipa, ville importante chargée d’histoire pré-inca, inca et espagnole. Nous commençons à découvrir la superposition des civilisations depuis les premiers âges de l’humanité (10.000 ans) et comment les conquistadors ont donné un coup d’arrêt brutal. Nous ressentons comment le peuple péruvien se relie consciemment à ses origines d’avant la colonisation tout en assumant l’apport de la religion catholique apportée par les colonisateurs mais à l’intérieur de laquelle subsiste le culte du soleil et de la terre des civilisations antérieures. Dieu le père le Soleil a un fils, l’Inca et la vierge représente la terre-mère.
En 4 trajets de 11h, 9h, 6h et 5 heures de bus et un vol intérieur nous avons parcouru environ 3000 km.
En arrivant au lac Titicaca, nous avons pris de l’altitude, il est à 3800m.
Nous aurons passé au total pratiquement une semaine entre 3400 et 4800m, sans problème respiratoire (Eh ! Eh !), juste un peu de mal de tête au début, chassé par les chiques de feuilles de coca.
La découverte du Lac nous fait visiter une tribu indienne vivant sur des îles flottantes faites de roseaux du lac... un autre monde, un autre rapport avec le monde. En visitant la case d’une famille nous apprenons qu’ils ont maintenant des panneaux solaires leur permettant d’avoir l’électricité et la télévision (sans chauffage alors que le toit en roseau n’est même pas étanche !) et à notre grande fierté nous apprenons que parmi les 3 chaînes
qu’ils reçoivent il y a TF1. Nous sommes rassurés que la culture de notre peuple soit ainsi diffusée sous son aspect le plus noble !!! (LOL !)
Visite aussi d’une île où nous observons toute la population rassemblée pour participer à des travaux collectifs d’aménagement de la place du village. Par héritage des civilisations pré-coloniales, la société péruvienne est restée très fidèle à une organisation communautaire.
En bus à travers l’altiplano, route vers Cuzco (3400m), ville superbe chargée d’histoire Inca, c’était le centre de l’empire.
A partir de là, nous allons en train (seul accès possible) vers le Machu Pichu.
Le site est vraiment magique par le cadre naturel des montagnes couvertes de verdure. La forêt amazonienne est proche. Le lieu n’a pas été connu par
les espagnols parce qu’il était probablement secret et ignoré de la population. L’ensemble des constructions, temples, centre d’études astronomiques, lieux d’habitation, terrasses de culture, système hydraulique, créent un ensemble impressionnant, sans lien possible avec ce que l’on connait par ailleurs. C’est un moment fort !
Mais il y a un mystère. Le Machu Pichu mais aussi, dans l’ensemble du pays, la quantité considérable de constructions (temples, villes, milliers de terrasses à flan de montagne...) sont faits de pierres, parfois des blocs de centaines de tonnes, taillées, polies, ajustées avec une perfection telle que les séismes ne les ont pas touchées, alors qu’ils ne connaissaient pas le fer, que le polissage a été réalisé avec de l’obsidienne, que les blocs ont été transportés et hissés depuis des carrières situées parfois à des kilomètres... Or l’empire Inca n’a pas duré un siècle, de 1438 à 1532, 96 ans... puis brusquement l’invasion espagnole a tout stoppé.
Nous avons aimé la façon avec laquelle les péruviens accueillent : les guides, les chauffeurs, le personnel hôtelier, les commerçants sont paisibles, souriants et généreux dans leur façon de faire leur travail...
Retour à Cuzco par le train puis à Lima en avion... et Bordeaux par Amsterdam sans la moindre difficulté.
Grand dépaysement donc et vrai repos après les stages. Nous voilà disposés à commencer notre nouvelle année, nourris de la richesse des formes que la vie a déployé et déploie sur la « pachamama », notre terre nourricière maternelle.
Jean et Jacques
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